Faire confiance par la coopération et sans forcer
Lorsqu’on pratique le Yoga très souvent le maître répète durant la pratique en mouvement qu’il ne sert à rien de forcer. Il convient d’orienter tout le champ de sa conscience sur la posture, sur le corps et de laisser faire, sans forcer. On fait alors confiance au processus, sans rien essayer d’accélérer plus. On accepte que nous ne sommes pas au contrôle, que c’est le corps qui fait le travail, qui s’adapte à ces nouvelles conditions, se renforce petit à petit… Bien entendu, il est toujours possible de forcer, comme dans la plupart des autres dimensions de la vie. Et comme ailleurs, forcer permet d’aller plus vite mais pas plus longtemps : la blessure est vite arrivée.
Tout dans le vivant demande son propre temps et c’est ce que la pratique du yoga accepte totalement : faire avec ce qu’on a en présence, faire suivant le rythme naturel et se réjouir de ce qui évolue. C’est un gros travail d’acceptation, surtout pour quelqu’un qui serait de culture occidentale voir latine, une culture “de terre & de feu” qui réclame toujours une forte activité, une forte intensité jusqu’à épuisement…
La pensée analogique de cette note se porte sur l’analyse des projets que les humains montent ensemble, et principalement comment les occidentaux se comportent lorsqu’ils entreprennent ensemble ? L’exemple le plus représentatif serait celui de la start-up, voir la [[ Scale up ]] : il faut aller vite, taper fort, lever beaucoup d’argent directement et mobiliser quantité de personnes pour ne pas rater une opportunité.
Dans de moindres mesures, quand un collectif d’individus se structure, chacun de ses membres est porté par son propre rythme mais celui qui va le plus vite va soit avoir tendance à tirer le reste du groupe, soit avoir tendance à faire plus que les autres parce qu’il est plus rapide et risque même d’imposer sa dynamique, que ce soit conscient ou inconscient. C’est souvent le marqeur de déséquilibre d’un groupe surtout si celui-ci cherche la coopération & l’horizontalité. Alors “le leader” va soit s’épuiser, soit brûler tout le monde et tout le monde aura en définitif “trop forcé”… Par urgence d’opportunités, ce qui est à la base tout positif, le groupe à bout de souffle doit se séparer… C’est un scénario qui revient très fréquemment, que ce soit dans les entreprises, les associations, etc…
Inspiré du yoga justement, ce qui est en expérimentation dans des écosystèmes comme l’Archipel Kyosei est justement porté par cette recherche d’équilibre, de balance entre Prendre soin de soi et Prendre soin du collectif pour que ce collectif puisse, sur le long terme, Prendre soin du monde. Pour que ça fonctionne il semble nécessaire que le groupe soit conscient des énergies et des dynamiques de chacun : qui accélère, qui va plus lentement. Conscient aussi des temporalités : parfois ceux qui étaient à fond changent de vitesse et ceux qui étaient beaucoup plus lent mettent plus de rythme… Tout change tout le temps et demande une écoute et une obervation fine, tout comme la conscience qu’on peut mettre dans une pose de yoga. Ceux qui forcent trop doivent lâcher prise et faire confiance au processus coopératif du groupe pour ne pas brûler les autres et ceux qui ne suivent pas le mouvement voir le figent doivent plutôt chercher à trouver leur implication pour maintenir le mouvement sans le gêler…
Encore une occasion de prendre conscience que tout est 2 courants Yin et Yang, que le collectif est un organisme vivant qui fait corps et qui doit être conscient de ses postures, sa santé, sa dynamique pour évoluer, lâcher, gagner en force, en souplesse, en résilience et comme avec le yoga peut-être trouver la Santé Parfaite…
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