Nécessaire sur cette terre ou transparent ?

C’est souvent ce que je ressens : un jour, j’éprouve le besoin d’être indispensable aux autres, et le lendemain, je me sens carrément invisible. Ce qui est intéressant, c’est qu’en réalité, personne n’est vraiment nécessaire. Et pourtant, chacun porte en lui quelque chose d’unique à offrir au monde.

Cela me ramène souvent à la question de ma propre responsabilité. Personne ne viendra frapper à ma porte pour me dire : « Hé, on a besoin de toi, oui, TOI, et personne d’autre ! »
Et pourtant, au fond, je crois que nous rêvons tous de ce moment : ne rien avoir à faire et que les autres viennent à nous, que ce soit pour le travail ou même en amitié.
Parfois, on se raconte cette histoire : « Je suis unique, j’ai des qualités, je suis une bonne compagnie… ce devrait être normal que les autres viennent me chercher. »
Et c’est cette histoire qui nous blesse, bien plus que la réalité de la vie.

Bien sûr, chacun est unique. Comme je le disais, nous avons tous quelque chose de précieux à offrir au monde, quelque chose que personne d’autre ne pourra apporter. Mais ce “quelque chose”, il nous faut d’abord le découvrir, l’explorer en nous-mêmes, à travers notre voyage intérieur, avant de le partager avec les autres et le monde.

J’ai donc la responsabilité de m’explorer (ce que je fais en partie à travers la psychanalyse) pour découvrir cette singularité profonde, celle qui me met en joie simplement en l’incarnant. Ce pas est déjà immense pour un individu, même s’il reste encore infime à l’échelle de l’humanité.

Ensuite, la beauté de ce “processus de vie” — si je peux l’appeler ainsi — c’est qu’en le vivant, il se partage naturellement avec l’extérieur. Il transpire de nous. Ceux qui sont touchés par cela ressentiront une ouverture, voire une attraction envers nous. Alors, pour certains et pendant un temps donné, vous deviendrez nécessaire, tout comme d’autres sont indispensables à vos vies.

J’entrevois que la meilleure manière de se sentir transparent, inutile et malheureux, serait de ne pas être soi-même et de forcer quelque chose de non naturel. Le voyage commence à l’intérieur et se propage ensuite à l’extérieur, presque de lui-même.

Ce constat fait, la solution du bonheur n’est pas toute tracée. Ce dont je parle ici est sans doute le travail de toute une psychanalyse, et surtout de toute une vie. Quoi qu’il en soit, la rencontre avec soi-même est une étape pour sortir des sentiments de solitude et d’isolement. Quand on sait et ressent qui l’on est et ce à quoi l’on est appelé, on peut alors le vivre pleinement. Et voilà, on vit !

Merci de votre lecture, vous pouvez me contacter sur liut.me

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