spécialiste et généraliste

à l’origine, une discussion sur linkedIN

intention

Les généralistes dites-moi, comment arrivez-vous à vous faire (re)connaître en tant que généraliste ?

être plutôt à tendance généraliste, ce n’est pas facile tous les jours dans une société qui culturellement valorise et surtout comprend mieux les spécialistes et les experts.

pourtant, ce sont 2 tendances intellectuelles, 2 tensions qui sont totalement complémentaires et notre société a pleinement besoin des deux pour évoluer au mieux.

du spécialiste au généraliste

il existe 3 niveaux de spécialisations (débutant, médium, expert). chaque humain peut animer 5,10,15 sujets (activités, pratiques etc…) et chacun des sujets avec un niveau différent de spécialisation ou d’expertise.

les niveaux sont complémentaire :

  • le niveau débutant donne par sa nouveauté de l’énergie
  • le medium rassure sur le fait d’être capable et justement pas débutant
  • l’expertise permet d’assoir vraiment un positionnement fort et rassure sur la capacité à aller au bout des choses sans tout survoler

par contre, s’il n’y a que le niveau 3 dans la vie d’un humain c’est frustrant - il a l’impression de ne plus voir de neuf, de stagner et c’est enfermant.

à l’inverse, s’il n’y a que du niveau 1 il a l’impression de tout survoler, tout est nouveau et neuf, mais il ne finit jamais rien et n’est engagé dans rien.

Voilà comment en général le généraliste est perçu : celui qui est tout le temps sur la largeur et donc qui n’est rassurant dans rien parce qu’on croire qu’il est en niveau 1-2 de partout (sans nv3) Voilà comment en général le spécialiste est perçu : un seul sujet, une passion à fond sur son axe, une vrai référence niveau 3 full focus, on peut lui accorder toute confiance sur ce sujet.

pourtant un généraliste porte toujours certaines expertises (nv3) et spécialités MAIS qui sont enrichis et nourris par ses autres sujets là ou le spécialiste exclusif va être très très pointu sur son sujet mais aussi très “verrouillé” dans le modèle mental qui correspond.

le cerveau généraliste va constamment chercher à faire des ponts entre ces sujets, créer des connexions pour comprendre par les liens et les analogies pendant que le spécialiste va descendre très profondément dans la précision de son sujet principal.

on commence “à peine” à bien comprendre l’intérêt du transdisciplinaire : et bien bosser avec 1 généraliste c’est accéder à du transdiciplinaire avec 1 seule personne!

aussi, le généraliste sera la bonne première personne pour défricher un sujet et dès qu’il est nécessaire de rentrer dans les détails et la précision il aidera par son réseau à trouver le spécialistes ou l’expert adapté avec qui coopérer.

culturellement, il aura plutôt une posture facilitante et humble : en effet, il est conscient qu’il n’est pas “le spécialiste” quand il s’agit d’aller vraiment dans la précision. il saura se mettre en coopération quand nécessaire.

commencer en travaillant avec un généraliste, c’est s’assurer d’accéder aux bonnes personnes et seulement quand il y a besoin et qu’on est certain qu’il faut creuser une piste et pas une autre.

si je fais l’analogie avec la médecine, mieux vaut aller voir un généraliste ou naturopathe si vous avez un problème de santé sans exactement savoir ce que c’est et surtout si vous croyez être certain de ce que vous avez… lui saura poser un diagnostic “général”, inspiré de toutes ses expériences (niv 1,2, 3) pour ensuite vous renvoyer vers le bon spécialiste - plutôt que d’aller voir sur une hypothèse directement un expert avec qui passer beaucoup de temps mais qui s’avèrera ne pas être la bonne personne car le problème était mal identifié.

en médecine, c’est obligatoire d’avoir une ordonnance d’un généraliste pour aller chez certains spécialistes…

en entreprises, il arrive souvent de chercher directement des spécialistes sans passer par la case généraliste - est-ce parce qu’on considère que c’est déjà géré en interne? c’est un biais risqué car le médecin est rarement le malade en même temps…

en approche & design systémique, on considère que le système à tout intérêt de s’enrichir d’apports extérieurs quand il a besoin d’évoluer, plutôt que de se renfermer sur lui-même en cas de crise. (même situation que la dépression pour un individu)


quelques compléments

article IDEO qui précise bien en quoi le généraliste est nécessairement complémentaire au spécialiste.

  • ils sont experts de l’exploration et de l’adaptabilité - ce qui permet une meilleure courbe d’apprentissage
  • le généraliste arrive plue facilement à comprendre la structure derrière un problème complexe qui va mêler plusieurs domaines différents à analyser
  • pour se mettre en avant, le généraliste peut justifier son fonctionnement par une démarche exploratoire et une recherche de diversité d’apprentissages - pour plus d’agilité, d’adaptabilité et de variété d’expériences et de connaissances

globalement, si vous devez travailler une problématiques complexe et systémique - il sera plus intéressant de commencer le travail et un accompagnement avec un généraliste qui va ensuite vous aider à compléter une équipe de spécialistes - plutôt que de sauter sur un spécialiste pour une seule dimension isolée d’un problème plus complet à traiter globalement - et qui n’est peut-être même pas le bon problème!

pour Prendre soin du collectif.

Merci de votre lecture, vous pouvez me contacter sur liut.me/contact

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